Ceux que la réalité géographique empêchent de compétir aux Jcc n'en ont pas moins le droit d'offrir une image d'eux mêmes, de leur condition humaine, de leurs rivages. Et c'est dans la Section Diaspora que ça se passe.
Les JCC 2019, outre leurs films et spectacles, auront le mérite de fixer l'attention des uns et des autres sur des thématiques longtemps négligées et pourtant si parlantes. Ceux-ci sont charriés par l'éloignement et nulle part pour faire vivre la discussion sous la dynamique de regards croisés. Ainsi, sous l'impulsion du regretté Nejib Ayed, Directeur des JCC, ce rendez-vous majeur organisera pour la troisième fois consécutive une Section Diaspora. "Depuis quelques années, nous nous posons plusieurs questions sur les films qui ne sont pas éligibles pour les compétitions officielles à cause de la nationalité de leurs réalisateurs", explique Mme Guiga Belkaied Lamia, Déléguée Générale Artistique des JCC. En effet, il faut être de nationalité arabe ou africaine pour prétendre faire partie de la Sélection officielle.
Cette section diaspora sera marquée par deux panels au sein du Carthage Talks qui verront la participation des réalisateurs, des critiques de cinéma, des producteurs, entre autres. Dans l'après-midi du 28 octobre, le panel qui sera présidé par le Professeur de cinéma à Bordeaux 3 et à l'Université de Niamey, et par ailleurs critique de cinéma, aura comme thème : « Owning our narratives and reclaiming our representations » ("Posséder nos récits, récupérer nos représentations") avec Jihan Al Tahri, Joseph Fahim , Tiny Mungwe et Pedro Pimenta L'objectif principal étant de "valoriser les racines arabes et africaines de ces films", selon Mme Lamia. Apparaîtront dans cette section diaspora les trajectoires personnelles de ces cinéastes ainsi que les sujets qu'ils abordent : exil, migration, aliénation, nostalgie, la (non) appartenance, l'identité, etc. Au total, six films. Les films diaspora, "Les Misérables", "Tu mérites un amour", "A Mansoura tu nous as séparés", "Un divant a Tunis", "Mother I m suffocating.this is my last film about you" seront projetés ; ils engloberont toute la quintessence cinématographique que vise à insuffler la Section Diaspora.
Bassirou NIANG
ASCC
Sénégal