
FR L’UNESCO met à l'honneur du 5 au 7 octobre 2021, le cinéma africain à l'occasion du lancement de la publication intitulée « L’industrie du film en Afrique : Tendances, défis et opportunités de croissance ».
Le 5 octobre dernier, la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, ainsi que des réalisateurs de renom tels qu’Abderrahmane Sissako et Mati Diop, ont présenté cette publication, qui pour la première fois, cartographie les industries du cinéma et de l’audiovisuel à l’échelle du continent africain. Ce secteur emploie actuellement environ 5 millions de personnes et représente 5 milliards de dollars de PIB à travers l’Afrique. « L’industrie du film en Afrique : Tendances, défis et opportunités de croissance » contient des recommandations stratégiques pour aider ce secteur à atteindre son plein potentiel qui lui permettrait de créer plus de 20 millions d’emplois et de contribuer à hauteur de 20 milliards de dollars au PIB combiné du continent.
Selon le rapport, ce potentiel reste largement inexploité en dépit de l’augmentation significative de la production à travers le continent. Ainsi, au Nigéria, la production s’élève à près de 2 500 films par an. L’équipement cinématographique numérique bon marché et les plateformes en ligne, qui permettent une distribution directe aux consommateurs, ont donné naissance à une nouvelle économie pour les créateurs de contenus. Cependant, ce rapport révèle que l’Afrique ne détient qu’un écran de cinéma pour 787 402 habitants, ce qui en fait le continent dont le nombre de salles de cinéma est le plus faible.
Le piratage est un autre problème majeur pour cette industrie et malgré l’absence de données précises, le rapport estime qu’il fait perdre de 50% à plus de 75% des revenus des industries du film et de l’audiovisuel. Le rapport souligne également que seulement 19 pays africains sur 54 (soit 34%) offrent un soutien financier aux réalisateurs.
L’étude identifie également des difficultés qui affectent cette industrie de façon récurrente, notamment la liberté d’expression : dans 47 pays, les professionnels de ce secteur font état de restrictions sur les questions qu'ils peuvent traiter dans leurs créations. L’enseignement, la formation et l’accès à internet ont également une incidence sur les industries cinématographiques et audiovisuelles africaines.
Ce rapport vise à aider l’industrie du film et les décideurs à prendre la mesure de la situation actuelle et à organiser de façon stratégique la croissance à venir.
Lire la publication entière ici
https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000379154
EN From October 5 to 7, UNESCO celebrated African cinema with the launch of the publication, The African Film Industry: Trends, Challenges and Opportunities for Growth.
On 5 October (3 pm to 3.50 pm,) UNESCO Director-General Audrey Azoulay, alongside distinguished film makers Abderrahmane Sissako and Mati Diop presented the report, the first ever complete mapping of Africa’s film and audiovisual industries, which currently employs an estimated 5 million people and accounts for $5 billion in GDP across Africa. The publication contains strategic recommendations to help the sector achieve its estimated potential to create over 20 million jobs and contribute $20 billion to the continent’s combined GDP.
The report argues that this potential remains largely untapped despite the significant growth in production across the continent, where Nigeria, for example, produces around 2,500 films a year. While affordable digital film equipment and new online platforms that allow for direct distribution to consumers have given birth to a new economy for content creators, the report finds that Africa only has one cinema screen per 787,402 people, making it the most underserved continent in terms of movie theatres.
Piracy is another significant problem for the industry and although precise data does not exist, the report estimates that piracy waylays 50% to over 75% of the film and audiovisual industries’ revenue. The report furthermore highlights the fact that only 19 African countries out of 54 (35%) offer financial support to filmmakers.
The study also identifies persistent challenges affecting the industry, notably freedom of expression as industry professionals in 47 countries report limitations on the issues that they are permitted to handle in their creative work. Education, training and internet connectivity are also affecting the African film and audiovisual industries.
The publication is designed to help the film industry and decision-makers take stock of the present landscape and plan strategically for future growth.
From 4 to 6 pm on 5 October, three roundtable discussions examined focusing on film production in Africa, investment and institutional support. The debates brought together government and leading industry representatives.
On the same day, UNESCO hosted a cycle of African film screenings up till 7 October (with limited access due to sanitary measures).
Read the publication here